De plus en plus utilisés dans les grands groupes notamment, les réseaux sociaux d’entreprise font désormais partie prenante du paysage RH français. L’objectif principal : faciliter la communication entre les collaborateurs et en améliorer la productivité.
Le Ministère des Affaires Etrangères a lancé en juillet 2014 “Diplomatie”, son réseau social interne. Il s’agit d’une première pour une organisation publique. Cet outil aura pour but de fluidifier la transmission d’informations entre les 15 000 agents répartis sur toute la planète et les 5 000 autres fonctionnaires travaillant à l’international.
Si les administrations françaises commencent à utiliser les réseaux sociaux internes, ces derniers sont déjà bien implantés dans le privé. Inspirés du fonctionnement des célèbres Facebook ou Google+, ces outils ont largement progressé depuis 2008, année au cours de laquelle Danone et d’autres entreprises pionnières les ont adoptés. Le but était alors de faciliter la collaboration et la communication entre collaborateurs et de casser le travail en autarcie des services.
Cependant, après avoir connu une nette progression peu avant les années 2010, notamment grâce à l’effet de mode, les réseaux sociaux d’entreprises peinent aujourd’hui à se développer. Selon une enquête réalisée par Arctus, seules 16% des entreprises françaises ont eu une pratique régulière des outils sociaux internes. Il s’agit d’une augmentation de 2% par rapport à l’année précédente. Les entreprises françaises ne sont même que 20% à avoir de tels projets dans leurs cartons. La faute à un effet de mode qui s’est essoufflé et à quelques échecs retentissants
En 2010 par exemple, la SNCF a vécu un échec cuisant lors du lancement du réseau social en faveur de sa direction innovation et recherche. Une mauvaise ergonomie et une navigation difficile ont amené les utilisateurs à déserter l’outil. Une nouvelle version a été lancée en octobre 2013 en remplacement de la version défectueuse.
Echaudées par ces expériences, les entreprises commencent à comprendre qu’il ne suffit pas de mettre un tel outil à disposition des salariés pour que ce déploiement soit un succès. Il faut accompagner l’outil d’une véritable politique d’accompagnement pour apprendre aux utilisateurs à se servir de l’outil dans le cadre de leur fonction.
Deux grandes entreprises françaises ont bien compris cela et sont parvenus à déployer avec succès leurs réseaux sociaux d’entreprise : Orange et Renault. Chez l’opérateur téléphonique, ce sont près de 42 000 utilisateurs qui sont connectés au réseau. On estime que 80% des échanges sont d’ordre métier et business, contre 20% d’échanges sur d’autres thématiques (sport, lecture, engagement…). Chez Renault, le lancement en juin 2012 de la plate-forme MyDeclic a été accompagné d’une importante campagne de communication en interne. Le réseau social revendique aujourd’hui 15 000 utilisateurs répartis en 3 000 communautés. Dans les deux cas, le succès du réseau tient à l’animation du réseau par des community managers spécialistes de la thématique et du secteur.