Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail sur la parité pointe les nombreux écarts existant toujours entre les rémunérations des hommes et des femmes dans 38 pays du monde. La France ne fait pas exception à ces discriminations et se situe dans la moyenne des écarts de salaire.
Du chemin reste à parcourir vers la parité
Certes l’écart entre les salaires des hommes et des femmes se réduit constamment depuis plusieurs années, mais il reste encore du chemin à parcourir. Selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la parité hommes / femmes qui se base sur l’écart moyen en France, les françaises gagnaient 18% de moins que les français en 2010. Cette étude passe en revue les rémunérations de 38 pays relevant des écarts allant de 4% à 36%. C’est aux Etats-Unis que l’écart est le plus important, tandis que c’est en Suède que les salaires moyens sont les plus proches. Cependant, pas un seul pays ciblé par l’étude ne relève un salaire moyen supérieur pour les femmes. Selon Patrick Belser, auteur principal de l’étude, il faut cependant nuancer les résultats de cette étude. Une partie de ces écarts peut être attribuée à des facteurs objectifs et explicables (niveau de formation, âge, qualification, parcours professionnel…). Il reste néanmoins dans ces résultats ce que l’OIT appelle une partie inexpliquée, autrement dit de fortes suppositions de discriminations.
La France ne fait pas exception
La France n’est pas non plus un modèle de parité. Une fois retirés ces facteurs explicables, l’écart de salaire entre hommes et femmes demeure de 15%. Il y a donc suspicion de discrimination ajoute Patrick Belser. Si l’on retire ces facteurs d’écart inexpliqués, la France est même loin derrière les Etats-Unis (8%) et l’Allemagne (4%). Toujours dans ce cas, l’écart serait même inversé dans plusieurs pays comme la Suède, la Finlande, la Slovénie, la Lituanie, le Brésil et la Russie.
Le poids des responsabilités familiales dans la parité
Les écarts constatés entre hommes et femmes peuvent être en partie expliqués par le poids des responsabilités familiales qui touchent davantage les femmes que les hommes. Au Mexique par exemple, les mères de famille gagnent 33% de moins que les femmes sans enfant. Pour lutter contre ces phénomènes qui nuisent à la parité, l’OIT propose une meilleure répartition des responsabilités familiales. L’obligation de la prise du congé parental pour les hommes serait ainsi à encourager, de même que le développement des modes de garde pour permettre aux mères de mieux travailler. Mais ces mesures ne peuvent cependant pas être du fait de l’OIT. « Les pays doivent mettre en place des lois imposant un salaire égal à qualification égale et veiller à une mise en œuvre vigoureuse de ces lois » précise Patrick Belser.