Une étude réalisée par l’INSEE révèle qu’une partie des salariés en contrats à durées limitées ne parviennent pas à s’insérer durablement sur le marché du travail.
Alors que la réforme de l’assurance chômage poussée par le gouvernement Philippe prévoit de taxer davantage les contrats de travail cours, une étude de l’INSEE vient accréditer la thèse selon laquelle ceux-ci ne permettraient pas de sortir de la précarité. Cette étude compare les parcours professionnels de personnes de moins de 50 ans en CDI, contrat court, ou chômage indemnisé sur une période allant de 2008 à 2015.
Le premier enseignement de cette étude est que les personnes en CDI le sont encore très majoritairement (73%). Un peu de moins de 20 étaient inactifs ou chômeurs, alors que 5% étaient en contrat à durée déterminée et 3% devenus non salariés. Autre fait intéressant, les personnes en CDI ont moins subi la crise économique de 2008 que les autres salariés.
Difficile de sortir des CDD
Le constat est nettement moins brillant pour les autres personnes suivies par l’enquête. Parmi les salariés qui étaient initialement en durée déterminée, seulement un quart est parvenu à décrocher un CDI l’année suivante, et un peu moins d’un sur deux à la fin de l’étude (47%). La part des personnes restées en CDD est elle tombée à 15%. Le risque des personnes en CDD de retourner dans le chômage est de plus nettement supérieure aux personnes en CDI. 64% des personnes en CDD en 2008 sont passés par une phase de chômage indemnisé ou d’inactivité au cours des sept années suivantes. Un chiffre presque deux fois plus important que pour les personnes en CDI.
L’insertion professionnelle est encore plus difficile pour les intérimaires, puisque seuls 15% d’entre eux sont parvenus à décrocher un CDI au cours de la période couverte par l’étude. En ce qui concerne les personnes qui étaient au chômage au début de l’étude, seulement 50% occupaient un emploi en 2015, et 28% étaient en CDI.
Les jeunes mieux lotis
La probabilité d’obtenir un CDI est toutefois plus importante pour les 16-35 ans, quel que soit leur sexe. Pour les personnes plus âgées, la transition s’avère plus difficile. Les auteurs de l’étude concluent que ces différences accréditent « la thèse d’un effet dit de « trappe à précarité » » .