Lorsqu’on parle d’économie, on imagine souvent les entreprises du CAC 40, les grands groupes français de téléphonie, d’aéronautique ou du secteur du luxe. Pourtant, ce sont bien les PME qui font tourner l’économie française et sur lesquelles il faut s’appuyer pour relancer la croissance.
Selon l’INSEE, les grandes entreprises françaises (plus de 500 salariés) seraient au nombre de 243 en France et représenteraient à elles seules près de 30% de l’emploi du pays . Un chiffre impressionnant qui révèle que ces entreprises emploient près de 4,5 millions de personnes.
Mais à y regarder de plus près, si ces grands groupes représentent un tiers de l’emploi en France, cela signifie que deux tiers des emplois créés en France sont le fait d’entreprises de taille moindre. Par exemple, les 5000 ETI (entreprises de taille intermédiaire) que compte notre pays représentent à elles seules 22% de l’emploi français, et les 138 000 TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) représentent quant à elles 28% de l’emploi salarié. Au total, 50% de l’emploi en France est donc réparti sur ces 143 000 entreprises. Si on y ajouter les 3 millions de micro-entreprises françaises qui permettent l’emploi de 3 millions de français, on retrouve l’essentiel du moteur de l’économie française.
Le problème des seuils sociaux
Le projet de suppression des seuils sociaux dans lequel s’est engagé le gouvernement de Manuel Valls concerne d’ailleurs directement les PME. Passer de 49 à 50 salariés par exemple, nécessite l’application de pas moins de 34 législations supplémentaires et une augmentation du coût du travail de 4% en moyenne. On constate d’ailleurs en France un nombre important d’entreprises de 48 et 49 salariés (3 100) contre seulement 1 100 entreprises de 50 et 51 salariés.
L’objectif de cette réforme est, on l’a compris, de ne pas freiner le développement d’entreprises de taille moyenne par l’application de contraintes légales. Cette réforme a cependant peu de chances d’aboutir face à la mobilisation déjà annoncée des syndicats pour la protection de ces seuils.