Le Cereq vient de sortir une nouvelle étude sur les inégalités de genre à l’entrée dans la vie active. Le bilan est plutôt mitigé. Malgré le fait que les femmes sont toujours plus diplômées, leur insertion reste plus difficile. Zoom sur les résultats de cette étude.
Des femmes plus diplômées que les hommes, mais moins valorisées !
L’enquête du Cereq porte sur la génération sortie du système éducatif en 2017. Parmi cette cohorte, la moitié des femmes sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur contre seulement 40 % des hommes.
Et pourtant, elles ont toujours moins de chances d’obtenir un emploi trois ans après leur sortie d’études. A niveaux et spécialités de formation identiques, elles ont toujours moins de chances que les hommes de leur génération de trouver un emploi trois ans après leur sortie de formation initiale.
Au-delà de ce phénomène, certaines disparités restent marquantes :
- Elles ont moins de chances d’être cadres, alors qu’elles sont plus diplômées.
- Elles sont sous-représentées dans les professions les plus rémunératrices et socialement valorisées.
- À qualification identique, elles ont plus de risques que les hommes d’être en emploi peu qualifié.
- Elles occupent moins souvent des responsabilités hiérarchiques.
Ces différences sur le marché du travail se traduisent par des rémunérations moindres et des conditions de travail moins favorables. L’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 8% à l’entrée sur le marché du travail !
Le temps partiel des femmes diminue mais reste marqué
En ce qui concerne le temps de travail, les femmes démarrent leur carrière à temps partiel plus souvent que les hommes de leur génération, bien qu’il y ait une réduction de l’écart entre les sexes par rapport à la génération précédente.
Selon les groupes socioprofessionnels, la part du temps partiel augmente à mesure que l’on descend dans la hiérarchie des emplois. De plus, l’écart entre les femmes et les hommes se creuse à mesure que les emplois sont moins qualifiés. Concrètement, même si les écarts ont tendance à s’amenuiser, ce sont toujours les femmes les moins qualifiées qui subissent le plus le temps partiel.
De plus, la parentalité a un effet différencié sur l’accès à l’emploi : alors que les jeunes mères ont moins de chances d’être en emploi que les femmes sans enfant, le fait d’être père accroît en revanche les leurs !
Conclusion
L’étude du Cereq montre que, malgré l’investissement éducatif important des jeunes femmes, le plancher de verre reste important. Être plus diplômées que les hommes ne se traduit pas par une amélioration significative de leurs situations à l’entrée sur le marché du travail. Ainsi, les hommes ont plus facilement accès à des emplois de cadres mieux rémunérés et ce phénomène ne diminue pas. Il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir en termes d’égalité professionnelle sur le marché du travail !