Le 09 Mai dernier était la Journée de l’Europe. L’occasion de célébrer la paix et l’unité dans le contexte international difficile de 2023.
Pour Inzejob, c’est l’occasion de se demander comment les travailleurs français profitent du dynamisme de certaines zones frontalières pour trouver un emploi en Europe. Notamment au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne et Suisse, qui sont les principaux pays employeurs de travailleurs transfrontaliers.
La Commission européenne souligne d’ailleurs les potentiels de croissance que recèlent les régions frontalières et leurs concours au sentiment d’intégration européenne. Décryptage.
Emplois et travailleurs transfrontaliers : définition
Les travailleurs transfrontaliers sont des personnes qui travaillent dans un État membre de l’Union Européenne tout en résidant dans un autre État membre. Le travailleur frontalier va simplement se déplacer entre son lieu de résidence et son lieu de travail. Ce déplacement va induire un franchissement de frontière. Il faut savoir qu’en droit du travail, la qualification du travailleur frontalier n’a pas d’incidence.
Si vous occupez un emploi transfrontalier, le droit du travail applicable sera la législation de l’État d’emploi. En revanche, le lieu de résidence peut permettre d’accéder aux prestations sociales du pays de résidence. C’est le cas des travailleurs frontaliers qui se retrouvent au chômage. Pour les prestations de l’Assurance- chômage en France, ils seront soumis à la loi de l’État de résidence.
Un statut spécifique est prévu pour le travailleur transfrontalier. Pour en bénéficier, le domicile de ce dernier doit se situer dans la zone dite “frontalière”, soit à moins de 30 kilomètres de la frontière.
2 millions d’emplois transfrontaliers en Europe
Selon l’observatoire des territoires, en Europe, 2 millions de personnes travaillent au moins une fois par semaine dans un autre pays. Ce sont les pays les plus peuplés qui envoient le plus grand nombre de travailleurs à l’étranger.
La France, l’Allemagne, la Pologne et l’Italie sont les quatre principaux pays fournisseurs de travailleurs transfrontaliers. Suivent la Slovaquie, la Roumanie et la Hongrie. Ces sept pays fournissent près de 70 % des travailleurs européens ayant une activité professionnelle à l’étranger. La France pèse à elle seule pour 22 % du total.
Plus de 425 800 résidents français ont un emploi en Europe
Et ces derniers travaillent en Suisse, au Luxembourg et en Allemagne ! Selon les données de l’INSEE, la Suisse concentre 48 % des flux (plus de 205 800 travailleurs transfrontaliers français), devant le Luxembourg (21%) puis l’Allemagne et la Belgique.
Mais quels sont les avantages de trouver un emploi en Europe, quand on vit en France ? Selon un article de Welcome To the Jungle, “le bond salarial et l’enrichissement de l’expérience professionnelle sont les principaux avantages offerts par l’expérience transfrontalière. Il existe un potentiel d’attractivité pour le Luxembourg ou la Suisse par exemple, lié à une forte dépendance économique entre la France et ces deux pays.(…) Un faible taux de chômage et le recrutement de profils très qualifiés dans des secteurs à forte valeur ajoutée jouent aussi en la faveur des travailleurs transfrontaliers.”
Comment candidater à une offre d’emploi dans un autre pays ?
Si vous sous sentez l’âme d’un travailleur transfrontalier, vous allez devoir réaliser un dossier de candidature pour postuler dans un pays Européen proche de vous. Pour cela, renseignez-vous pour réaliser une lettre de motivation et un CV dans les règles de l’art du pays concerné. Les attentes des recruteurs ne sont pas les mêmes partout.
Par exemple, en Suisse, les recruteurs apprécient des CV sobres et clairs qui mettent le focus sur les expériences, les réalisations et les références. Vous pouvez aussi opter pour un modèle de CV Europass pour rédiger un CV qui soit adapté à tous les pays européens.
Travailler dans un pays transfrontalier est plus souvent un choix qu’une nécessité. Les besoins de recrutement en 2023 en France demeurent nombreux avec plus de 3 039 000 projets de recrutements prévus cette année, dont 72% d’entre eux concernent des contrats durables selon Pôle emploi.