L’INSEE vient de publier une étude sur le coût de la main-d’œuvre en 2020. L’institut statistique révèle que le coût horaire moyen s’élevait alors à 38,7 euros par heure travaillée, dans un contexte particulier de crise sanitaire où les bas salaires étaient plus souvent au chômage partiel que les cadres, en télétravail.
Le coût du travail et les salaires selon l’INSEE
Selon l’étude de l’INSEE, en 2020, la France se situe au 5e rang des pays de l’Union européenne en termes de coût horaire du travail.
Ce qui ne signifie pas que les salaires suivent cette logique. Selon l’INSEE, les salaires, primes et traitements ne représentaient que 26 euros de l’heure (67% du coût horaire du travail). Elles correspondent à des rémunérations assimilables à du salaire : salaires et traitements bruts, primes, épargne salariale, avantages en nature.
Finalement, la somme moyenne directement versée aux salariés sur la fiche de paie s’établit à 22 euros par heure de travail en 2020. Les autres composantes ne sont pas versées lors de chaque paie, mais peuvent être de périodicité fixe (c’est le cas notamment de l’épargne salariale) ou bien relèvent des avantages en nature.
Des salaires et un coût horaire variables selon les secteurs
Le coût du travail n’est pas le même pour tous les métiers et les secteurs. Dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, les coûts horaires étaient de 23,8 euros à cette période. À l’inverse, le coût du travail horaire est très élevé dans les activités financières et d’assurance où il représente en moyenne 60 euros de l’heure et dans la production et distribution d’énergies (53 euros de l’heure).
4 % d’augmentation en 2023, malgré un coût du travail élevé
L’augmentation des salaires en 2022 était déjà un incontournable pour recruter et fidéliser ses salariés. Mais au vu de l’inflation galopante, la question se pose encore cette année. La Banque de France annonce des prix à la consommation encore en hausse de 6 %, avant de profiter d’un retour à la normale en 2025.
Selon une étude menée par WTW auprès de 627 entreprises, en 2023, les entreprises prévoient une augmentation moyenne de 4% des salaires. Cela équivaut à 0,5 point de pourcentage de plus que l’augmentation réelle accordée en 2022. Mais les augmentations de salaires ne sont pas homogènes et certains métiers vont mieux payer plus rapidement et plus franchement que d’autres.
Un coût du travail en baisse entre 2020 et 2022 pour certains niveaux de salaires
Selon le site de l’évaluation de la sécurité sociale, la baisse du coût du travail au niveau du Smic, qui avait démarré dans la décennie précédente à l’aide de certaines dispositions légales telles que le CICE, s’est poursuivie en 2021 avant de repartir à la hausse en 2022 (+2,9 %).
Cette hausse s’explique par l’effet combiné de la hausse du Smic réel et du taux de prélèvement à la charge des employeurs pour ce niveau de salaire. En revanche, sur la même période, le coût réel du travail aurait baissé en 2021 et 2022 pour les rémunérations équivalentes à 1 pass de la sécurité sociale (43 992 euros) et pour celles équivalentes à 2 pass (87 984 €).
Faut-il mieux payer les nouvelles recrues en 2023 ?
Face aux effets combinés de la baisse du coût du travail réel sur certains niveaux de salaires, à l’inflation ambiante et aux difficultés de recrutement, certains employeurs se posent la question de l’augmentation des salaires à l’embauche.
Cette année, près de sept entreprises sur dix sont prêtes à verser un salaire plus élevé aux nouveaux employés qu’aux collaborateurs occupant des postes similaires. C’est ce qui ressort d’une enquête menée le cabinet de recrutement Robert Half auprès de 300 DRH. Ce sera peut-être l’autre facette des tendances de l’année en matière de recrutement.