L’Assurance Maladie a publié les chiffres du mois de janvier. Et ceux-ci sont inquiétant avec une hausse de 8% des dépenses d’indemnités journalières sur janvier, et plus de 5% d’augmentation sur les 12 derniers mois, notamment à cause de l’augmentation des arrêts maladie.
C’est un chiffre inquiétant qui vient apporter une ombre sur la reprise du marché de l’emploi en France. Les dépenses en indemnités journalières versées par la caisse générale d’assurance maladie ont nettement augmenté sur l’année précédente, et particulièrement sur ce mois de janvier 2018. Certes, le mois de janvier 2017 était légèrement en dessous de la moyenne des dépenses, mais cette augmentation de 12% sur un mois est loin de passer inaperçue.
D’autant plus que al tendance sur le long terme est elle aussi inquiétante. Sur les 12 derniers mois, les frais ont augmenté de 5.2% pour un total de 10.3 milliards d’euros. L’objectif légale du régime d’assurance maladie est de contenir cette hausse en dessous des 3.2% annuels. Cette hausse est due pour deux tiers d’un plus grand nombre de jours d’arrêts maladie, et pour un tiers d’indemnités plus élevées.
La hausse des arrêts maladie encore inexpliquée
L’une des difficultés rencontrées par le régime d’assurance maladie est d’expliquer la cause de l’augmentation des arrêts maladie. Les principales explications avancées sont la crise économique, qui pousse les salariés à tirer sur la corde au maximum au lieu de s’arrêter lors d’une simple contrariété, et le repoussement de l’âge de départ à la retraite qui impose à davantage de seniors de travailler. Les arrêts maladie longue durée seraient même pour de nombreux salariés un moyen de bénéficier d’une retraite anticipée.
Pour limiter cette hausse, la CNAM a lancé il y a 3 ans un plan pour sensibiliser les médecins et définir des « seuils » de temps d’arrêts pou différentes pathologies. Une démarche qui fait sourire Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France : « Si on les appliquait, les dépenses exploseraient ! Pour avoir la paix avec leur caisse primaire d’assurrance-maladie beaucoup de médecins prescrivent trois jours quand il en faudrait cinq« .
Selon lui, la principale raison de la hausse de ces arrêts est la dégradation des conditions de travail. Selon une étude réalisée par Malakoff Médéric, 20% des arrêts maladie ne seraient pas respectés par les salariés.