Le gouvernement a rétablie le jour de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. Le but de cette mesure est de réduire les frais engendrés par les arrêts maladie de courte durée, qui coûtent chaque année 170 millions d’euros à l’état.
Au contraire des salariés du privé, les salariés de la fonction publique sont indemnisés par la sécurité sociale dès le premier jour d’un arrêt maladie. Suite à une décision du gouvernement, l’indemnisation ne commencera qu’à partir du deuxième jour à partir de 2018.
Le jour de carence pour les fonctionnaires fait débat
Si on est encore loin du délai de carence dans le privé qui est de 3 jours, cette mesure a pour objectif de réduire le taux d’absentéisme dans la fonction publique. Les arrêts maladie d’une journée pour les fonctionnaires coûtent chaque année 170 millions d’euros à l’état. En ne remboursant pas le premier jour de maladie, les députés espèrent inciter les fonctionnaires à prendre moins d’arrêts maladie.
Créé par le gouvernement Sarkozy en 2012 et rétabli par le gouvernement Hollande en 2014, le jour de carence pour les fonctionnaires est vivement critiqué par les syndicats de la fonction publique.
Un salarié sur cinq ne prend pas d’arrêt maladie dans le privé
Parallèlement à cette réforme, une étude réalisée par la complémentaire santé Malakoff Médéric révèle que 20% des salariés du privé ne prennent pas leur arrêt maladie. 7% ne s’arrêtent qu’une partie du temps recommandé par les médecins, et 12% ne s’arrêtent pas du tout.
Les raisons invoquées par les personne en respectant pas les arrêts maladie sont diverses. Chez les 18-34 ans, la principale raison invoquée est le souci de ne pas « se laisser aller » et par crainte du jour de carence. Chez les cadres, les raisons mises en avant sont la peur de la surcharge de travail les attendant à leur retour et l’impossibilité de déléguer. Pour ce qui est des ouvriers, c’est par crainte de perdre leur bonus d’assiduité.
Les personnes ne s’arrêtant pas le regrettent
Si ces raisons semblent donner raison au gouvernement sur la possible efficacité de la mesure, 38% des salariés n’ayant pas respecté leur arrêt maladie affirment le regretter. Dans la majorité des cas, c’est car la qualité de travail et la productivité s’en trouve très nettement affectée. La seconde raison est le mauvais rétablissement et l’incapacité à se soigner correctement. De plus, les médecins interrogés par l’étude précisent que parmi leurs patients arrêtés, seuls 4% avaient demandé à l’être.
L’absentéisme reste élevé
L’étude fournit d’autres chiffres intéressants sur l’absentéisme en France. En se basant sur un échantillon de 61 000 entreprises et deux millions de salariés, Malakoff Médéric déduit que les salariés absents pour maladie l’ont été en moyenne deux fois dans l’année, pour un cumul moyen de 35,5 jours par salarié, un chiffre relativement stable par rapport aux années précédentes. Pour une entreprise de 1000 salariés, cela équivaut à 43 postes à temps complet, soit un important manque à gagner.