Depuis plusieurs années déjà, le télétravail ne cesse de gagner du terrain en France. L’année 2017 ne devrait pas échapper à la règle, et même voir le télétravail continuer de progresser dans les entreprises.
Le télétravail est un sujet assez paradoxal en France. Les employés français le plébiscitent et demandent de plus en plus à le pratiquer, tandis que notre pays reste derrière la plupart de ses voisins européens dans la part que représente le télétravail sur l’ensemble des postes.
Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil RH Kronos, en 2016, 16.7% des travailleurs français pratiquent au moins un jour par semaine le télétravail. Chiffre encore plus significatif, le nombre de français souhaitant exercer tout ou une partie de leur activité en télétravail est en croissance (38% en 2015, 41% en 2017).
Toutefois, tous les secteurs d’activité et les postes ne sont pas logés à la même enseigne. Une autre étude menée par la fondation Concorde révèle que pour 15.4 millions de français, le télétravail n’est pas envisageable, la présence physique étant indispensable.
Les avantages du télétravail
Les français trouvent toutefois beaucoup d’avantages au télétravail. Le principal est la possibilité de mieux gérer la vie de famille (33%), devant le cadre de travail plus agréable (29%), le gain de temps lié à l’absence de transport (26%) et la productivité en travaillant lorsqu’on est souffrant (10%).
L’un des freins au développement du télétravail serait alors à chercher auprès des encadrants. 76% d’entre eux y voient une possible dérive du temps de travail effectif, voire une remise en question de leur rôle de manager.
Le télétravail favorisé par la réforme du Code du Travail
La réforme du Code du Travail du gouvernement Philippe prévue pour le 2e semestre 2017 a pour objectif de développer le télétravail. « C’est un élément de bien-être au travail et d’équilibre vie professionnelle / vie personnelle et il répond aux aspirations des nouvelles générations. Nous allons le sécuriser dans l’intérêt des salariés comme des entreprises » déclarait Muriel Pénicaud, ministre du travail le 31 août.
Le principal point d’évolution sur le sujet du télétravail qu’entend mettre en place cette réforme concerne son cadre occasionnel. Jusqu’à aujourd’hui, le travail à distance nécessitait de rédiger un avenant au contrat de travail prévoyant le cadre d’exercice de ce télétravail, ainsi qu’une régularité prévue par des plages horaires définies.
A l’issue de cette réforme, le travail à distance pourra donc être mis en place de façon ponctuelle. Il pourra donc être utilisé en cas d’indisponibilité occasionnelle (problème de transport, de garde d’enfant, de maladie…).
La réforme prévoit également de sécuriser davantage le télétravailleur en définissant la notion d’accident de travail survenu au domicile : « l’accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail pendant les plages horaires du télétravail est présumé être un accident du travail au sens des dispositions de l’article L.411-1 du code de la Sécurité sociale« . Cette notion, bien que prise en compte par les différents cadres juridiques, était jusqu’à présent absente du Code du Travail.
Tous ces éléments vont donc dans le sens du développement du télétravail, qui pourrait voire sa croissance se poursuivre sur les années 2017 et 2018.