L’enquête Génération 2010/2013 menée par le Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq) révèle les importantes inégalités qui touchent les jeunes au moment de leur entrée sur le marché du travail en termes de sexe et d’origine sociale.
Des inégalités selon l’origine sociale
Cette enquête réalisée en 2013 révèle le poids que possèdent toujours le sexe et l’origine sociale sur l’insertion professionnelle des jeunes. En ce qui concerne l’origine sociale, on constate par exemple que 71% des enfants issus de familles de cadres ont accédé de façon durable à un emploi, contre seulement 55% pour les enfants issus de familles d’ouvriers ou d’employés. Ce chiffre descend même jusqu’à 51% pour les jeunes issus de l’immigration, et à 34% pour les jeunes provenant de zones urbaines sensibles.
Ces difficultés d’insertion ne sont pas pour autant à mettre sur le taux de qualification moyen qui est plus faible pour ces populations. On constate toujours certaines inégalités à niveau de diplôme équivalent. Par exemple, 72% des jeunes dont les parents sont cadres le deviennent également. Pour ceux dont les parents sont employés ou ouvriers en revanche, on descend à 60%.
Des inégalités entre hommes et femmes
Même si l’écart entre les femmes et les hommes sur le marché de l’emploi est en train de se réduire depuis plusieurs années, on observe encore certaines inégalités. Certes, le niveau de chômage des femmes (20%) est inférieur à celui des hommes (23%), mais cela est essentiellement du au niveau de formation supérieur des femmes. A niveau de formation équivalent en revanche, le taux de chômage de ces dernières devient plus élevé.
Sur le sujet du salaire aussi l’écart tend à se réduire, mais est encore bien réel. En moyenne, les hommes gagnent 15,5% de plus que les femmes. Cet écart est visible quel que soit le niveau de formation : 20% pour les non diplômés, 14% pour les niveaux CAP/BEP, 13% pour les Bac+3/4 et 15% pour les Bac +5. De plus, l’étude révèle que les hommes sont plus souvent embauchés en CDI tandis que les femmes souffrent plus d’emplois courts et de contrats à temps partiels.