Les soft skills font toujours autant parler d’elles. Avec l’essor des organisations agiles et la décentralisation de l’entreprise, les compétences douces sont de plus en plus recherchées par les employeurs. 64 % des entreprises font d’ailleurs des compétences transversales leur principal critère de recrutement, selon France Stratégie. Décryptage.
Soft skills : de quoi parle-t-on ?
Les soft skills se définissent souvent par opposition aux hard skills, ou compétences techniques. On les confond parfois avec des aptitudes ou des qualités personnelles, alors qu’il s’agit de savoir-faire relationnels et organisationnels acquis par l’expérience.
Elles désignent des compétences comportementales, relationnelles ou des savoir-être qui permettent de faire face à certaines situations professionnelles.
Les soft skills sont transversales, c’est-à-dire qu’elles peuvent s’exprimer en dehors d’un contexte technique. Elles ne sont pas forcément acquises par une formation ni reliées à une situation de travail. Pour autant, les compétences douces demeurent liées à l’expérience. Contrairement à la représentation d’une qualité personnelle qui serait “innée”, la compétence douce est une aptitude qui développe dans la confrontation à des situations apprenantes. Les activités extraprofessionnelles, tels que le bénévolat ou les projets personnels, permettent de développer les soft skills, au même titre que les expériences professionnelles.
Les 10 compétences douces (soft-skills) les plus recherchées par les recruteurs dans les prochaines années
Selon une étude du World Economic Forum, les compétences douces les plus recherchées d’ici à 2025 seront :
- L’esprit d’analyse ;
- la capacité à apprendre ;
- la résolution de problèmes ;
- l’esprit critique ;
- la créativité et la capacité à penser “ hors cadre” ;
- le leadership ;
- l’utilisation, la gestion et la veille sur les outils technologiques ;
- les compétences de conception et de programmation technologique ;
- la résilience et la résistance au stress ;
- la capacité de raisonnement et d’idéation.
Depuis la crise sanitaire et avec l’essor du travail en mode hybride, l’autonomie et la capacité à collaborer en équipe sont des compétences douces également très recherchées par les employeurs.
Les soft skills recherchées varient aussi selon les métiers
Lorsque l’on parle de compétences douces ou de compétences transversales, on a tendance à oublier que tous les métiers n’ont pas les mêmes exigences.
Par exemple, le leadership et la capacité d’influence sont essentiels pour un manager, mais beaucoup moins prioritaires pour un technicien d’études ou un préparateur de commandes. L’analyse des soft skills les plus recherchées par les employeurs en 2022 montre que 38% des offres d’emploi de commercial mettent en avant les compétences relationnelles et interpersonnelles, tandis que l’esprit d’équipe est la principale qualité mentionnée par les employeurs de la restauration rapide (48% des annonces d’emploi d’équipier de restauration polyvalent selon les données Jobfeed 2022). Les soft skills attendues dans les métiers de l’ADV et de la Relation-Client sont encore différentes, avec un poids important donné à l’intelligence émotionnelle, à l’adaptabilité et à la résolution de problème pour répondre aux demandes des clients avec empathie et efficacité.
Les compétences douces ne sont pas reliées à des contextes techniques, mais peuvent être mobilisables dans des situations de travail qui ont des similarités. Par exemple, une forte réactivité face aux demandes clients est aussi utile pour un conseiller bancaire que pour un serveur en restauration. La minutie et le respect de procédures sont attendus dans les métiers techniques de l’industrie, mais aussi chez les agents du secteur de la Santé. Comme l’ont montré de nombreuses études sur les mobilités professionnelles, les compétences transversales jouent ainsi un rôle pivot dans les transitions professionnelles et la mobilité entre les métiers.
Comment repérer et valoriser ses compétences douces ?
Identifier et valoriser ses compétences douces est donc essentiel pour trouver un nouvel emploi, mais aussi pour se reconvertir. Les outils traditionnels de l’accompagnement au projet, tels que le Bilan de compétence, sont sans doute les plus adaptés pour repérer et valoriser ses soft skills. Un CV bien rédigé permettra aussi de mettre en avant ses compétences transverses pour valoriser sa candidature.
Il est cependant plus efficace de faire appel à une validation externe plutôt qu’à l’autopromotion. Les recommandations sur LinkedIn sont alors idéales pour valoriser ses soft skills via les avis d’anciens collègues, clients ou managers.
Pour permettre de repérer plus facilement les compétences douces et de les certifier, il existe également les Open badges. Ces systèmes de reconnaissance numérique permettent de valider une aptitude personnelle par un tiers, qui peut être l’employeur, un organisme de formation ou une école. Créés en 2011 par la fondation Mozilla, les Open Badges participent ainsi à la reconnaissance des compétences douces acquises par le biais d’un apprentissage formel et informel, tout au long du parcours professionnel et des expériences de vie de chacun.