Pendant longtemps, la marque employeur a été de la responsabilité seule des entreprises. Mais aujourd’hui, avec le pouvoir des réseaux sociaux et des sites d’avis et de notation, les salariés, prestataires, fournisseurs et les candidats au recrutement peuvent influencer, en bien ou en mal la marque employeur de toutes les entreprises.
La marque employeur est à sens multiples
Une entreprise ne bénéficie plus aujourd’hui du seul pouvoir de promouvoir sa marque employeur. Les réseaux sociaux (Linkedin, Viadeo, Facebook…), les sites de notation (Glassdoor, Indeed…) ont changé la donne et permettent désormais à quiconque qui a collaboré avec une entreprise, de donner son avis et de s’exprimer sur ses conditions de travail. Se contenter de campagnes de communication promouvant la marque employeur est obsolète. Avec les réseaux sociaux et le web 2.0, les avis des employés, candidats, internautes, clients, prestataires, fournisseurs sont amplifiés et deviennent plus importants que la communication de l’entreprise elle-même.
La société My Little Paris est un exemple de marque employeur malmenée par ses salariés. L’entreprise promouvait souvent sa marque employeur comme attirante pour les candidats, avec de grands bureaux modernes style loft cosy dans le 9e arrondissement de Paris et des avantages intéressants. Mais l’écart entre la réalité et les discours était significative. Les bureaux de My Little Paris ont reçu la visite surprise et médiatique de l’association Génération Précaire qui venait dénoncer le recours abusif aux stagiaires. Ces derniers représentaient 40% des effectifs, soit quatre fois plus que le seuil maximum autorisé. L’opération, relayée sur les réseaux sociaux et les médias a donné un coup très dur à la marque employeur de l’entreprise, malgré ses efforts :
@my_little_paris 27 % reste une proportion indécente, et l’embauche de 40 stagiaires montre que pour vous le stage est une période d’essai.
— michel v (@michelv) 28 Avril 2015
La marque employeur coûte cher aux entreprises
Selon l’étude Winning Talents menée par Linkedin sur les coûts et les effets de la promotion de la marque employeur, plus d’un candidat sur trois refuserait systématiquement un poste dans une entreprise avec une mauvaise image. L’étude identifie les principaux freins au recrutement :
- Une entreprise qui a subi des pertes d’effectifs (49% des répondants)
- Des équipes mal organisées ou ayant de mauvaises performances (41%)
- Un manque d’opportunités de développement professionnel (32%)
- Une mauvaise réputation de la part des anciens employés (29%)
De plus, les candidats acceptant de travailler pour une entreprise avec une image peu attractive le font à condition de percevoir un salaire intéressant. En moyenne, pour recruter, ces entreprises devront dépenser 3 500€ de salaire brut annuel supplémentaire.