L’URSAFF vient de publier les derniers chiffres clés sur le marché de l’emploi. Le mois d’avril 2022 a été un mois record en matière d’embauches en CDI. 421 400 déclarations d’embauches en CDI ont été publiées au mois d’Avril soit +6,6% sur un trimestre. Le taux de chômage est au plus bas. Il s’élève à 7,3 % selon l’INSEE, un chiffre qui n’a jamais été aussi bas depuis 2008. Bref, une question nous brûle les lèvres : est-ce le bon moment pour changer d’emploi ?
Changer d’emploi aujourd’hui… pour obtenir un meilleur travail demain
Conséquence directe de cette situation proche du plein-emploi : les recruteurs rivalisent d’imagination pour capter les compétences. Parmi les principaux leviers utilisés par les employeurs pour attirer les candidats : les conditions de travail et le salaire.
Emblématique de cette tendance, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration déplore 270 000 emplois non pourvus alors que la saison estivale va démarrer. La branche a consenti une augmentation des salaires de 16,7 % en moyenne en modifiant les grilles au mois de janvier dernier. Et individuellement, les employeurs tentent d’attirer cuisiniers, serveurs et personnel de hall en proposant de meilleurs salaires, et parfois, des journées sans longues coupures ou plusieurs jours de repos hebdomadaires, en dédoublant leurs effectifs.
Ces problématiques touchent particulièrement certains secteurs, tels que l’hôtellerie, la restauration, les services à la personne ou le BTP. Mais le rapport de force s’est bien inversé dans tous les secteurs, avec en toile de fond le phénomène de la Grande Démission. Face au risque de perdre leurs talents et de ne pas réussir à les remplacer, les entreprises sont forcées de moduler leurs organisations, répondre aux attentes des candidats en termes d’agilité, d’équilibre vie personnelle et vie professionnelle et d’un management moins descendant.
Côte candidat, c’est donc le moment idéal pour négocier un virage professionnel et obtenir une meilleure rémunération ou des avantages en nature.
Changer d’emploi (ou de métier) facilement grâce aux dispositifs d’aide à la reconversion
Face aux évolutions du monde du travail, de nombreux dispositifs existent pour changer de job, de métier ou de statut sans se mettre en danger. Le dispositif démissionnaire permet à tout salarié ayant travaillé pendant cinq années consécutives de démissionner pour un projet de création d’entreprise ou de reconversion. Sous réserve de se soumettre à un processus strict qui explique son bilan assez faible, le démissionnaire conserve le droit aux allocations chômage.
Pour les salariés qui veulent basculer dans un secteur d’emploi porteur, le dispositif TRANSCO permet de se former et d’intégrer une entreprise en développement sans passer par la case chômage.
Et pour ceux qui veulent se lancer en indépendant sans prendre trop de risques, il existe aussi une multitude de solutions pour bénéficier d’un statut hybride : portage salarial, coopératives d’activités et d’emploi, temps partagé, mix freelance-salariat, etc.
Face aux nombreuses opportunités, il y a finalement très peu de risques à tenter sa chance avec un nouvel employeur ou dans le cadre d’une nouvelle activité. Cette embellie va-t-elle durer ?
Un marché de l’emploi favorable pour changer d’emploi, mais jusqu’à quand ?
Mardi 24 mai dernier, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a revu à la baisse ses estimations de croissance du PIB. L’OFCE estime qu’elle sera de 2,7% alors qu’elle tablait sur 4,2% à l’automne dernier. La guerre en Ukraine et ses conséquences sur le coût de l’énergie ou les difficultés d’approvisionnement y est pour beaucoup. Le conflit pèse également sur la confiance des entreprises. L’APEC a d’ailleurs révisé à la baisse ses prévisions d’embauches de cadres en 2022, à + 5% contre +8% en janvier (- 3 points), soit 7000 cadres embauchés en moins. Certes, le contexte est un peu moins favorable qu’escompté. Il n’empêche, Elisabeth Borne a affirmé que « le plein-emploi est à portée de main » lors de sa passation de pouvoir avec son successeur au ministère du Travail, Olivier Dussopt.
Maintenant que vous savez que le contexte est idéal pour changer d’emploi, il ne reste plus qu’à vous poser la seule question qui compte vraiment : est-ce le bon moment pour moi ?