C’est la semaine de l’alternance du 16 au 20 mai 2022. Pôle emploi va organiser près de 900 événements dans toute la France pour promouvoir ce mode de recrutement qui ne cesse de se développer. Mais concrètement, quels sont les avantages de l’alternance côté recruteur ?
Les contrats d’alternance, une solution pour recruter et former
Il existe deux modalités d’alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Le contrat d’apprentissage relève de la formation initiale tandis que le contrat de professionnalisation relève de la formation continue. Les principales différences se trouvent dans les types et durées du contrat, l’âge et la rémunération du bénéficiaire. Les deux dispositifs permettent de recruter un jeune (moins de 30 ans pour le contrat d’apprentissage et moins de 25 ans pour le contrat professionnel) qui poursuit ou complète sa formation initiale ou un demandeur d’emploi qui souhaite acquérir une qualification. L’alternant se forme à un métier via des périodes alternées entre l’entreprise et l’organisme de formation. Le contrat qui encadre la collaboration peut être un CDI ou un CDD de 6 mois minimum. Le montant de la rémunération varie en fonction de l’âge du bénéficiaire et de son niveau de formation initiale.
Plus de 850 000 contrats d’alternance en 2021
Le 11 mai dernier, la DARES a publié les données annuelles sur les contrats d’apprentissage. 732 000 contrats d’apprentissage ont démarré en 2021 soit une progression de 39 % par rapport à 2020. De son côté, le contrat de professionnalisation a enregistré 120 600 nouvelles signatures en 2021 (+6,9 % sur un an). Cet essor de l’alternance est, comme l’an dernier, largement tirée par les employeurs du secteur tertiaire, le soutien aux entreprises et le commerce. Il s’appuie surtout sur un développement des usages de l’alternance pour le recrutement de profil qualifiés. Les contrats d’apprentissage concernent de plus en plus des formations de niveau supérieur au bac. 61 % des contrats signés en 2021 concernent des formations de niveau bac +2 et + (+ 4 points par rapport à l’an dernier). Les profils des recrutements en contrat de professionnalisation sont légèrement moins qualifiés : seulement 39 % des entrants en contrat pro possèdent un diplôme du supérieur.
Un mode de recrutement avantageux financièrement, mais pas seulement
Comment expliquer cet essor ? Les aides exceptionnelles du Plan de relance ont fait exploser les chiffres de l’alternance. 5 000 euros d’aides pour le recrutement d’un alternant de moins de 18 ans ou 8 000 euros pour un majeur : cet argument a séduit de nombreuses entreprises. La réforme de septembre 2018 y est aussi sans doute pour beaucoup. Elle a simplifié les démarches et procédures qui figuraient comme l’un des principaux freins au recrutement par alternance pour de nombreux employeurs. La réforme de l’alternance a aussi assoupli la durée des contrats, amenuisant ainsi les risques liés à la rupture anticipée pour l’employeur.
Il existe aussi des tendances de fond qui expliquent pourquoi recruter par l’alternance est une pratique de plus en plus répandue.
Recruter en alternance pour pallier des difficultés de recrutement
À l’heure où les difficultés de recrutement ont atteint des records, le contrat d’alternance se présente comme une alternative idéale pour embaucher des jeunes ou des profils en reconversion. Certes, l’alternance ne résout pas la problématique d’attractivité des métiers ni le déficit de candidat sur le marché du travail. Mais elle peut être un levier pour diversifier ses équipes, ouvrir des postes à de jeunes sans expériences ou à des personnes en recherche d’emploi, et les former ensuite sur le terrain.
Anticiper ou préparer une création de poste via l’alternance
L’alternant n’est pas un salarié comme un autre. Il faut le former et sa présence dans l’entreprise n’est pas continue. Pour autant, le recrutement en alternance permet à de nombreuses entreprises de préparer une création de poste à l’issue du contrat. Pendant toute la durée de l’alternance, l’entreprise peut ainsi évaluer le développement des compétences de l’alternant, ajuster le périmètre de poste, et se projeter sereinement dans une embauche aux termes du contrat.
Améliorer sa marque employeur avec l’alternance
Une politique forte en matière d’inclusion sociale est un facteur clé de succès de la marque employeur, notamment auprès des jeunes. Dans son étude annuelle consacrée aux Millenials, le cabinet Deloitte note que 71 % d’entre eux attend de l’employeur qu’il crée un environnement de travail propice à l’inclusion. L’alternance permet d’injecter de nouvelles pratiques dans l’entreprise et d’apporter un nouveau souffle. Mais c’est aussi un levier majeur d’insertion professionnelle des jeunes et des personnes éloignées de l’emploi. Parmi les apprentis qui ne poursuivent pas leurs études, 61 % sont en emploi 6 mois après la fin de leur contrat.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’alternance ? Un webinaire est organisé par le Ministère du Travail et CentreInffo pour répondre aux questions des employeurs le 20 mai de 12h à 13h (inscriptions à ce lien)
Sources :
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/le-contrat-de-professionnalisation
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/le-contrat-dapprentissage
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/insertion-des-jeunes-apres-la-voie-professionnelle
https://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/talents-et-ressources-humaines/articles/millenial-survey-2020.html