La secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire a annoncé avoir apposé sa signature sur un décret visant à subventionner le secteur du jeu vidéo dont la France fait partie des plus puissants acteurs. Les jeux vidéos violents étaient jusqu’à présent exclus par ces subventions.
Le secteur du jeu vidéo bénéficiait déjà d’un système de subvention encouragent la création d’entreprises dans le secteur, mais les jeux vidéos les plus violents, destinés à un public adulte, en étaient exclus. Deux amendements avaient déjà été votés en ce sens en décembre 2013, sans avoir jamais été appliqués jusqu’alors. Sont concernés par ces subventions « les jeux vidéo spécifiquement destinés à un public d’adultes et qui sont commercialisés comme tels, sous réserve du caractère significatif de leur contribution au développement et à la diversité de la création française et européenne« .
Concrètement, les jeux vidéo estampillés +18 par l’organisme de classification européen PEGI pourront bénéficier d’une prise en charge de leurs coûts de développement à hauteur de 20%. Récemment, de gros succès comme Dishonored, Heavy Rain ou ZombiU n’avaient pas pu bénéficier de subventions.Les jeux vidéos classés +18 représentent les plus gros succès commerciaux de ces dernières années (GTA V, Assassin’s Creed, Watch Dogs).
Une commission sera chargé d’étudier si les jeux peuvent bénéficier de cette aide ou non, de façon à bannir les jeux pornographiques ou d’une extrême violence, selon un système de bonus / malus. Le décret sera applicable à partir du moment où Christian Eckert (secrétaire d’Etat au budget) et Michel Sapin (Ministre des Finances) l’auront signé au côté de Axelle Lemaire.
Le but de cette subvention est de renforcer la compétitivité de l’économie française du jeu vidéo, qui figurait parmi les leaders dans les années 1990, avant de reculer au huitième rang aujourd’hui. Le Québec a profité de ce manque de dynamisme français pour attirer les talents du secteur et devenir aujourd’hui la référence sur le marché de la production des jeux vidéo.
Il faut dire que le secteur vidéo pèse lourd en terme d’économie et d’emploi. L’éditeur français Ubisoft, installé à Montréal pour bénéficier des avantages fiscaux du Québec emploie 3 200 personnes, notamment aux 62 millions d’euros d’aide de la part du gouvernement canadien. C’est neuf fois ce qu’il aurait pu espérer percevoir en France. Electronic Arts et Warner Bros se sont également installés au Québec, pour porter à 9 000 le nombre d’emplois directs, selon le syndicat Alliance Numérique.