L’effet de la loi Copé-Zimmerman, entrée en vigueur en 2013 pour promouvoir la présence des femmes dans les conseils d’administration et les directions de grandes entreprises, a déjà été salué il y a plusieurs mois lorsque le cap des 20% de femmes a été atteint un avant l’échéance prévue. De nouveaux chiffres publiés cette semaine témoignent de la progression constante de la parité dans les directions des grands groupes.
C’est le résultat d’une étude de la chaire en gouvernance d’entreprise de l’ESC Dijon Bourgogne qui démontre que la France est en avance sur les temps de passage prévus par la loi Copé-Zimmerman. Cette dernière prévoyait la présence de 20% de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance en 2014 et 40% en 2017. Le premier palier a déjà été franchi en 2013, et le deuxième semble très nettement accessible si l’on en croit les bons indicateurs présents dans cette étude.
Ainsi, l’année 2014 a vu la nomination de plus de femmes que d’hommes dans toutes les catégories d’entreprises concernées par la loi. Les entreprises de la catégorie A (cotées à plus d’un milliard d’euros de capitalisation boursière) comptent en moyenne 30% de femmes dans leurs conseils d’administration. Celles de la catégorie B (entre 150 millions et 1 milliard de capitalisation boursière) en comptent 24.8%.
Malgré les faibles pénalités prévues en cas de non respect des mesures prévues par la loi, les entreprises ont donc joué le jeu. Parmi les entreprises de la catégorie A, une seule n’a pas atteint encore le quota des 20%. A noter que les entreprises étrangères respectent moins la parité, puisque seules trois d’entre elles ont atteint le seuil des 20%, sur la dizaine d’entreprises cotée à Paris.
L’étude note également que la nécessité de nominer des femmes n’a pas eu d’impact majeur sur les critères d’entrée au sein de ces conseils d’administration. Le profil des nouvelles entrantes est proche de celui des hommes y siégeant auparavant. On note cependant chez les nouvelles entrantes un profil plus international que leurs prédécesseurs (43% contre 27%) et plus indépendant (75% contre 62%). Elles sont en général un peu moins susceptibles d’être issues d’un Ministère et d’une école d’élite, même si leur niveau de formation est sensiblement le même.