La Ministre du travail Elisabeth Borne a annoncé que si la situation sanitaire ne se dégradait pas, les salariés pourraient commencer à envisager un retour partiel au bureau, notamment pour faire face à la détresse psychologique que vivent certains.
Toujours selon la ministre, les salariés pourraient revenir une journée par semaine au bureau à partir du 7 janvier, sous réserve de non dégradation de la situation sanitaire.
L’objectif avancé est de lutter contre l’isolement provoqué par le télétravail forcé de ces derniers mois. Une récente étude du cabinet franco-canadien Empreinte Humaine rapporte que 49% des salariés exerçant en télétravail total sont en situation de détresse psychologique. Cette étude a été menée auprès de plus de 2000 actifs du 19 au 28 octobre 2020.
Un numéro vert (0800 13 00 00) avait déjà été lancé mi-novembre par le ministère pour aider les personnes souffrant d’isolement. Clémentine Negro, attachée de presse à la Direction Générale du Travail précise que les appelants ressentent souvent isolement, perte de sens et de liens sociaux et surcharge de travail. « Cette souffrance se manifeste par une anxiété très forte, de la consommation d’alcool, des troubles du sommeil ou encore des difficultés de concentration » précise-t-elle.
Efficacité VS Santé ?
Pourtant, les études sur le télétravail mettent souvent en avant les avantages de cette pratique : davantage de productivité (70% des salariés se déclarent effectivement plus efficaces qu’en présentiel), réduction des frais et du temps passé dans les transports. Mais la perte de lien social n’est, elle, pas compensée. Les managers d’équipe, poste riche en interactions, sont en moyenne deux fois plus touchés par ces sensations d’épuisement présentées plus haut.
Les salariés touchés par ces difficultés mettent en avant la difficulté en télétravail de cloisonner efficacement la vie privée et la vie professionnelle. Une majorité de personnes interrogées mettent également en avant une augmentation de la charge de travail durant le confinement,, et le manque de contact humain. « On a l’impression d’être une machine sans âme derrière notre écran » précise ainsi une personne ayant répondu à l’enquête.