Depuis plusieurs années, beaucoup d’entreprises ont pris le parti de favoriser le bien-être au travail des salariés, la plupart du temps par la proposition d’activités de détente ou de recrutement de personnel spécialisé. Cela ne doit pas faire oublier que la reconnaissance et le sens du travail sont les principaux leviers du bien-être des salariés.
On a vu apparaître ces dernières années une prise de conscience des entreprises, portée par les start-up et les entreprises du numérique, au sujet du bien-être au travail des salariés. Depuis lors, plusieurs axes visant à améliorer ce sentiment de bien-être ont été particulièrement exploités par les entreprises et les managers. Pas toujours avec succès.
Les deux axes visant à améliorer la sensation de bonheur sur le lieu de travail sont l’achat de matériel de confort, et le recrutement de spécialistes de la cohésion. Dans le premier cas, on parle des fameux baby-foot, des machines à café et thé, des salles de sieste ou de réaménagement des locaux. Tous ces investissement visent à apporter un confort matériel aux employés.
Dans le second cas, nous parlons de l’apparition du fameux poste de Chief Happiness Officer, personne chargée de la cohésion des salariés et de leur bien-être, et qui est la plupart du temps chargée d’organiser des activités de divertissement dans le ut de fédérer et de motiver. Cela passe la plupart du temps par l’organisation d’activités telles que des séminaires avec privatisation de salles, des activités déconnectées du travail en entreprise ou des sorties extra-entreprise avec les salariés.
Le bien-être au travail n’est pas forcément individuel
Le problème est que es initiatives correspondent toutes à une vision très normée du bonheur au travail, et servent la plupart du temps l’entreprise. La principale limite de ces deux axes de travail est que le bien-être au travail tel qu’il est imaginé par la plupart des entreprises reste une donnée individuelle. On définit des critères de bien-être au travail individuels qu’on va essayer d’améliorer. Dans un précédent article, nous parlions des éléments de motivation définis par les salariés eux-même. Et ces éléments ne sont pas tous individuels, loin de là. Beaucoup de salariés souhaitent atteindre un objectif commun avec leurs collègues, développer les compétences communes, donner du sens à leurs actions.
Le vrai sujet que doivent prendre en compte les entreprises et les managers est que ce qui contribue le plus au bien-être au travail sont les conditions de travail. Proposer une partie de baby-foot en échange de quelques heures supplémentaire ne conviendra pas à la plupart des salariés. Les avantages de ce type donnés par une entreprise (salle de sport, visite d’ostéopathe) ne rendent absolument pas les salariés redevables de l’entreprise. La signature d’un contrat de travail se fait entre deux parties égales. Le salarié ne doit pas se sentir asservi lorsqu’il travaille.
C’est pour cette raison que le bien-être au travail est un facteur si complexe à appréhender pour les managers. Il faut réussir à individualiser les comportements, tout en ne marginalisant pas les personnes qui n’adhèrent pas à la culture d’entreprise mise en place. Proposer des conditions de travail adaptées à chacun reste le meilleur moyen de favoriser le bien-être au travail.
Il ne faut pas perdre de vue que les entreprises ont un but en essayant de contribuer au bien-être de leurs employés. Fidélisation, productivité, temps de travail, les raisons peuvent être nombreuses. Pour atteindre le but commun du bien-être au travail, il faut construire une vraie stratégie en incluant toutes les parties d’une entreprise.