Les tendances du recrutement actuelles sont marquées par l’essor de l’automatisation et de l’Intelligence Artificielle qui va transformer radicalement le métier de recruteur.
Le rapport sur l’IA et les RH, publié par Tomorrow Theory la semaine dernière, est riche d’enseignements sur les grands bouleversements qui attendent la fonction Ressources Humaines. Zoom sur les usages de l’IA appliqués au recrutement.
Les usages possibles de l’IA dans le recrutement
Selon le rapport, rédigé en collaboration avec une IA, les cas d’applications des IA génératives et prédictives dans l’univers du recrutement et de l’attraction des talents sont nombreux, mais leur niveau de maturité technique, et surtout éthique, est variable.
Les entretiens et la sélection de candidats semi-automatisés
Par exemple, l’Intelligence artificielle permettrait de mettre en œuvre des entretiens vidéo automatisés dans lesquels les candidats répondent à des questions préprogrammées. Leurs réponses pourraient être analysées en temps réel et l’IA évaluerait la qualité des réponses par l’analyse du langage naturel.
Autre exemple, les IA pourraient s’appuyer sur la DATA pour prédire les chances de réussite des candidats dans un poste donné, en s’appuyant sur l’historique de ses performances et sa satisfaction au travail dans ses anciens postes. Mais ce cas d’usage pose encore de très nombreux problèmes éthiques, notamment pour ce qui concerne la protection des données personnelles.
La réduction des biais de recrutement
Les machines peuvent aussi aider l’homme à ajuster ses propres biais cognitifs et éviter les discriminations à l’embauche. Par exemple, une Intelligence Artificielle pourrait analyser les données démographiques et les performances des candidats pour s’assurer que les recruteurs ne favorisent pas inconsciemment certains groupes en raison de biais cognitifs individuels ou socioculturels.
Enfin, les IA pourraient sécuriser les recrutements. Une enquête de Deloitte menée en 2018 suggère même un lien entre IA et performance : 22% des entreprises les plus performantes ont recours à un recrutement « prédictif » ou « augmenté », contre 6% des organisations les moins performantes.
Les transformations du métier de recruteur
Selon le rapport de Tomorrow Theory, 80 % des tâches du recruteur pourraient être automatisées d’ici 2026, notamment les tâches les plus chronophages.
80 % des tâches automatisées d’ici 2026
Parmi elles :
- la rédaction des offres d’emploi ;
- la diffusion des offres ;
- le tri et la sélection des CV ;
- les entretiens de présélection ;
- la gestion des calendriers d’entretien d’embauche
Avec le développement des logiciels ATS, certaines activités sont déjà largement automatisées, ce qui amène les spécialistes du recrutement à se recentrer vers la personnalisation de l’expérience candidat et l’accompagnement des personnes.
Un rôle d’accompagnement renforcé
Selon l’article de l’APEC sur l’IA et le recrutement, le rôle des recruteurs “pourrait être amené à se renforcer en termes d’accompagnement des salariés en interne, de mise en place de stratégies relatives à la marque employeur ou encore de management de proximité.”
Les recruteurs ne seront sans doute pas perdants en se libérant des tâches administratives et à faible valeur ajoutée. 70 % des professionnels RH ont choisi ce métier pour sa dimension humaine : le renforcement de leur rôle d’accompagnement devrait donc les séduire.
En revanche, face à l’essor de l’IA dans le recrutement, les recruteurs devront aussi se former aux nouvelles technologies et aux compétences liées. Parmi lesquelles, le Data Mining, le Growth Recruiting ou encore l’analyse statistique, pour mieux appréhender et réduire les risques liés à l’interface homme/machine dans le recrutement.