Le rapport sur l’Open Talent réalisé en 2022 par Le Lab RH, le cabinet Mazars et Malt fait un état des lieux des pratiques de recours au freelancing par les entreprises dans les nouvelles tendances de recrutement. Celles-ci se développent à vitesse grand V.
57 % des entreprises auraient recours à des freelances experts pour pallier des difficultés de recrutement. Et les grands groupes embauchent de plus en plus d’indépendants en mission, sans passer par les ESN traditionnelles.
Le freelancing est clairement à la mode. Pourtant, le contrat de travail classique n’a pas dit son dernier mot. On vous explique pourquoi dans cet article.
Les non-diplômés veulent un contrat stable
N’est pas free-lance qui veut. Force est de constater que la Gig Economy prend deux chemins différents, selon le niveau d’études. Même si le diplôme a perdu de sa force, les salariés très qualifiés peuvent plus facilement tirer parti des opportunités du travail indépendant. C’est ce qu’on appelle la Talent Economy, nourrie par les prestations de services intellectuels en BtoB.
Dans une tribune sur les attentes des jeunes non diplômés publiée par Nicolas Roux, Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) et Julie Couronné du CNAM, les chercheurs montrent qu’au contraire, les jeunes non diplômés restent très attachés au travail et à l’emploi salarié. Ils souhaitent sortir de la précarité avec un emploi stable et sont très peu attirés par les emplois de prestations de services de particulier à particulier, souvent rémunérés à la tâche.
Le CDI fait toujours rêver les cadres
Selon le baromètre de l’Ifop sur les attentes des cadres, ces derniers sont également nombreux à juger leur statut salarié « sécurisant ». 83 % des cadres estiment que le salariat reste synonyme de sécurité financière. Seulement 25 % envisagent de démissionner pour se lancer à son compte.
Cependant, cette tendance est moins marquée selon l’âge. 35% des moins de 35 ans envisagent de démissionner pour expérimenter le statut de freelance dans les années à venir.
Les jeunes veulent un emploi sans couture
En effet, les jeunes de la génération Z (moins de 27 ans), sont beaucoup moins attachés au contrat de travail. Ils aspirent à plus d’autonomie et d’horizontalité dans les relations de travail, ce qui peut expliquer leur enthousiasme face au freelancing. Ce qui compte, pour ces générations, ce n’est plus le type de contrat de travail, mais le contenu et la modalité de l’activité.
En parallèle, les plus jeunes actifs souhaitent tisser des liens forts avec les membres de leur équipe. Ils sont attachés aux relations professionnelles authentiques et présentielles. La solitude du travail freelance pourrait donc les conduire à renouer rapidement avec l’envie d’intégrer une équipe dans un modèle de travail plus collaboratif. On voit d’ailleurs de plus en plus fleurir les collectifs de freelance qui tentent de travailler en mode projet.
Les entreprises recrutent aussi de plus en plus en CDI
Si les entreprises travaillent de plus en plus avec les freelances, c’est souvent par défaut de réussir à recruter ! Selon le baromètre de l’emploi 2022 d’Hellowork, l’an dernier, les entreprises ont continué de recruter en favorisant les offres en CDI qui ont explosé (3,5 millions d’offres sur l’année 2022) et marqué l’évolution la plus forte (+6 points vs 2021). En 2023, la création d’emploi continue de résister malgré les incertitudes du contexte économique.
Bref, même si le nombre de freelances a doublé en 10 ans, et devrait atteindre 1,5 million en 2030, le contrat de travail salarié continue de résister. Avec 3 390 000 offres d’emplois à pourvoir en 2023, tous les modes de recrutement sont possibles.
A vous de choisir lequel vous convient le mieux !