Avec un taux d’emploi de 80% après l’obtention du diplôme, l’apprentissage reste une voie d’excellence vers l’embauche. Pourtant, le nombre d’apprentis recule en France depuis plusieurs années.
Les causes de ce recul sont d’abord culturelles. Beaucoup de parents voient encore l’apprentissage comme une voie de garage visant à aider les élèves en échec scolaire. Le système de formation français basé sur l’élitisme des écoles intègre mal l’apprentissage et ne lui réserve qu’une place à l’ombre.
De plus, les élèves rencontrent d’énormes difficultés à trouver une entreprise pouvant les accueillir. Dans ces cas-là, les outils mis à disposition ont beaucoup de retard et ne sont de presque aucune utilité dans la recherche d’emploi des apprentis. Selon une étude menée par la CFDT en avril 2012, seuls 3.3% des élèves ayant trouvé une entreprise ont été aidés par les missions locales, Pôle Emploi ou les chambres de métiers, très loin derrière les démarches individuelles des apprentis (60%) et l’aide des parents (20.9%).
Du côté des entreprises, il faut également remettre en cause la vision qu’ont les employeurs des apprentis. Au-delà d’une main d’œuvre à bas coût, les élèves en apprentissage doivent découvrir un métier. Et le résultat de ces erreurs sont éloquents : 33% des jeunes en apprentissage on connu au moins deux employeurs au cours de leur formation. Les recruteurs sont en effet souvent mal préparés à accueillir un employé aux rythmes particuliers et encore non formé.
Mais malgré ces difficultés, certaines filières peinent toujours à trouver des jeunes en apprentissage. Ainsi, 9 000 apprentis manquent chaque année dans la boulangerie. Dans le secteur du bâtiment, 55 000 apprentis sont formés chaque année, alors qu’il en faudrait 90 000. Pour régler ces inégalités, le Ministère du Travail entend déléguer aux régions et aux partenaires sociaux la gestion des fonds de financement de l’apprentissage pour mieux s’adapter aux contraintes géographiques et structurelles.