L’abrogation de la circulaire Guéant il y a deux ans était censée faciliter l’accès des jeunes diplômés étrangers à un emploi en France. Mais malgré cela, les difficultés administratives rencontrées restent complexes, d’où l’appel à des réformes réalisé par l’UNEF.
Lors de l’automne 2011, universitaires, étudiants et employeurs s’étaient levés contre le fait que beaucoup de jeunes diplômés non européens soient obligés de quitter la France malgré des CV déjà bien remplis et des promesses d’embauche. Le problème venait de la circulaire Guéant, du nom de l’ancien ministre de l’intérieur qui compliquait les conditions d’obtention d’un visa de travail après l’obtention d’un diplôme.
L’abrogation de ce texte lors de l’arrivée au pouvoir de François Hollande n’a pourtant pas réglé tous les problèmes. C’est ce qu’affirme l’UNEF, syndicat étudiant orienté gauche, dans une tribune publiée le 13 mai dans Libération dans laquelle il demande au gouvernement de respecter ses engagements en termes de politique migratoire afin de faciliter l’insertion professionnelles de près de 290 000 étudiants extra-communautaires en France. En cause, l’opposabilité de l’emploi, une loi qui oblige l’employeur avant d’embaucher un diplômé étranger sur un poste hors “métiers en tension” de vérifier auprès de Pôle Emploi si aucun français ne pourrait occuper le poste. Le taux de refus de changement de statut de celui d’étudiant à celui de salarié pour les citoyens non européens est quant à lui estimé à 25%.
On estime à près de 298 300 le nombre d’étudiants étrangers en 2012, tandis qu’ils n’étaient que 161 000 en 1990.